« La culture changera le monde »

Le rendez-vous Altaïr du Festival Off d’Avignon

Les 15 et 16 juillet prochain, le Festival Off d’Avignon accueillera la 6ème édition de l’Altaïr Think Tank. Ce laboratoire d’idées s’intéresse à la culture et aux médias. Articulé en quatre grands débats, le thème du rendez-vous de cette année sera « la culture changera le monde ». Entretien avec son président, François Adibi.

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Que veut dire Altaïr ?

C’est l’étoile la plus lumineuse de la constellation de l’Aigle. L’idée était donc d’éclairer ce qui n’est pas visible, mais qui nous relie. C’est l’idée du think tank, il y a un certain nombre de liens invisibles à travers la culture, le spirituel, la manière d’organiser les sociétés.

Il faut amener un éclairage sur ça, tout en pensant que ce qui est le socle de tout, c’est la connaissance, le savoir, la culture, le développement de l’éducation.

Pourquoi est-il important d’être présent au Festival d’Avignon et quel est l’enjeu de votre colloque ?

C’est la sixième année que nous avons un partenariat avec le Festival Off d’Avignon. Il faut rappeler que le off d’Avignon représente 90% du festival. L’intérêt, c’est que c’est un bouillon de culture. A cette époque de l’année, il y a un bouillonnement de spectacles, du débat d’idées, des rencontres qui font que c’est « the place to be » au mois de juillet. En plus il y a un certain nombre d’acteurs du monde de la culture, de l’innovation et de la politique qui s’y rencontrent, ce qui donne des échanges très intéressants.

Selon vous, comment la culture pourrait répondre aux grands défis de demain ? Par exemple, dans la lutte contre le fondamentalisme, a-t-elle sa place ?

Le fil rouge de ces débats, c’est « la culture changera le monde ». Il existe beaucoup de problèmes liés à l’ignorance et à l’absence d’un savoir. Cette absence de connaissance sert de terreau aux idéologies qui prônent l’exclusion, le retour sur soi, les replis identitaires. Ce sont ces idéologies qui peuvent être combattues par la bataille pour le savoir. Sur ce terrain-là, la culture est essentielle. Nous avançons vers un monde sans repère où tout le monde va se replier dans son pré carré. Mais la culture va aider à faire le lien, par exemple en démontrant par exemple que 30 à 40% des fondements des religions monothéistes sont liés. Nous apprenons également que le développement de l’islamisme n’est lié qu’au début du 20ème siècle. Il n’y a pas eu en termes d’Islam dans les 14 derniers siècles ce à quoi nous assistons actuellement. L’approche du religieux par la culture et l’Histoire va permettre aux citoyens d’eux-mêmes se faire leur idée. La manipulation et le fondamentalisme sont le cancer du XXIème siècle. C’est une instrumentalisation du religieux à des fins géopolitiques.

Altaïr Think Tank lance le label « French Creative Class », de quoi s’agit-il et à qui est-il destiné ?

La creative class est un concept des États-Unis que Richard Florida avait développé dans les années 80. Nous le reprenons pour désigner tous les écosystèmes culturels. Nous ne faisons pas la séparation entre le monde de la culture, le monde du numérique et celui de l’innovation. Nous considérons que c’est un écosystème, une chaine. L’idée est dans un premier temps d’apporter un éclairage particulier sur ces écosystèmes qui sont un peu des trésors, des richesses insoupçonnées. Ensuite, il faut les soutenir afin que ces écosystèmes se développent et apportent de la valeur et des emplois sur les territoires français.

Le label tel que nous l’imaginons est à la fois pour les sociétés, les startups, mais également pour les municipalités, les régions, les territoires qui ont pleinement conscience des richesses et vont donc prendre des mesures pour développer ces écosystèmes.

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